Mes lectures

En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

Folio, 2017
172 pages
Famille, danse, musique, couple, enfance

Un couple danse sur « Mr Bojangles » de Nina Simone sous le regard de leur fils. Leur vie est une fête qui ne cesse jamais. C’est la mère qui mène la danse de façon imprévisible et le père et le fils font tout ce qu’ils peuvent pour la suivre coûte que coûte.

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui commence de façon légère et extravagante, devient touchante et émouvante et nous entraine dans une descente vers la folie. On voit les choses à travers le regard du fils qui vit dans la bulle crée par ses parents, faisant toujours la fête, inventant de jolies histoires pour embellir la réalité et ne pas l’affronter ; en ouvrant jamais le courrier par exemple.

J’ai aimé :

– la couverture de l’édition Folio qui est magnifique. J’avais entendu parler de ce livre (trop) et vu le grand format partout mais je n’étais pas attirée plus que ça, au contraire. Puis le format poche est sorti et la couverture m’a attiré, je voyais le couple tourbillonner partout avec les étoiles et j’ai eu très envie cette fois de le lire.

– le côté décalé et fantasque de cette famille qui refuse l’ordinaire, la banalité et le quotidien. Le travail et les horaires fixes, le courrier et les factures… Tout cela ne compte pas pour cette famille et quand ces choses se rappellent tout de même à eux, ils partent vite pour leur « château en Espagne », leur propriété loin de tout et surtout de la réalité.

– l’histoire d’amour entre les parents. Le père est fou amoureux de sa femme au point de rentrer dans le jeu de la folie douce de celle-ci et de tout faire par amour.

– la complémentarité des souvenirs d’enfance du fils et de la voix de son père au travers des carnets de ce dernier. J’ai aimé cette alternance de points de vues qui permet au lecteur de mettre les choses en perspective.

– les prénoms de la mère. Elle se réinvente, quotidiennement ou presque, avec un prénom différent choisi par son époux.

« Je n’ai jamais bien compris pourquoi, mais mon père n’appelait jamais ma mère plus de deux jours de suite par le même prénom. Même si certains prénoms la lassaient plus vite que d’autres, ma mère aimait beaucoup cette habitude et, chaque matin dans la cuisine, je la voyais observer mon père, le suivre d’un regard rieur, le nez dans son bol, ou le menton dans les mains, en attendant le verdict.
– Oh non, vous ne pouvez pas me faire ça ! Pas Renée, pas aujourd’hui ! Ce soir nous avons des gens à diner ! »

– la mise en abime : le livre dans le livre. Le livre que le père écrit, que le lecteur voit s’écrire (dans le carnet lu par le fils) au fur et à mesure pour devenir celui que l’on a entre les mains.

Sans être un coup de cœur, ni être sure que le livre vaut le battage médiatique qui en a été fait, c’est une très bonne lecture que j’aurais peut-être plus apprécié encore si on en avait pas tant parlé (ça a tendance à me rebuter). J’ai passé un très bon moment avec ce livre qui est une jolie façon, poétique et originale, de parler de maladie mentale.

Et vous, l’avez-vous lu ? Qu’en pensez-vous ? Envie de lire ?
Je vous souhaite de belles lectures 🙂

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12 réflexions au sujet de « En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut »

  1. Un coup de coeur pour cette histoire que j’ai découverte en audio! Le narrateur et la musique de Nina Simone qui accompagne le récit ajoute beaucoup d’émotions à l’ensemble.

    Aimé par 1 personne

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