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Le courage qu’il faut aux rivières, Emmanuelle Favier

Albin Michel, 2017
224 pages
Balkans, traditions, femme, amour, identité, féminité, sexualité, sensualité

Manushe est une « vierge jurée », elle a renoncé à son sexe et sa condition pour obtenir des droits comme être propriétaire ou travailler. Elle est donc respectée dans sa communauté et considérée comme un homme, ce qui lui convient très bien jusqu’à l’arrivée d’un mystérieux étranger : Adrian.

J’ai été attirée par cette couverture magnifique et ce résumé original. Je ne connaissais pas les « vierges jurées » et j’ai eu très envie d’en savoir plus en lisant la quatrième de couverture. Pour un premier roman, l’auteure nous propose quelque chose de très bien écrit et d’original qui donne envie de la suivre.

J’ai aimé :

  • l’ambiance très feutrée et mystérieuse de ce roman qui nous emporte dans des contrées lointaines aux traditions très marquées. La plume très délicate de l’auteure se lit avec bonheur.
  • Manushe, la protagoniste et les questionnements qui l’assaillent. Elle était contente de son statut dans sa communauté, plus qu’heureuse de sa position et d’avoir pu échapper à un mariage arrangé avec homme beaucoup plus âgé qu’elle. Elle n’en a pas pour autant oublié toute forme de sexualité mais, a par contre renié toute féminité et conscience de ce corps de femme qui est le siens sous les couches de vêtements qu’elle porte. Cependant, l’arrivée d’un étranger, Adrian, qui se montre très mystérieux va la bouleverser. Adrian est rapidement accepté par la communauté et elle va passer du temps avec lui mais il la trouble. Ce corps qu’elle a nié pendant si longtemps commence à se réveiller et se rappeler à elle. La relation au corps et son acceptation est très intéressante et bien traitée dans ce livre je trouve.
  • la relation étrange qui s’installe entre Manushe et Adrian petit à petit. L’amitié s’installe lors de longues promenades dans des paysages glacés magnifiques mais déjà cela a un goût de transgression. Ces promenades ne sont pas si innocentes, elles se font à l’insu de la communauté et le goût de l’interdit attise le désir.
  • le thème de la condition de la femme et la construction de soi. Le fait de vouloir une vie de femme se heurte à la tradition car une vie de femme ne peut être synonyme de liberté ou d’émancipation. Comment grandir et se construire dans cette société ? La question de l’identité, l’acceptation de soi et comment se construire sont abordé avec beaucoup de justesse.

Une magnifique lecture qui aborde un beau sujet avec délicatesse, j’ai vraiment passé un très bon moment avec ce livre. Je vais surveiller cette auteure afin de pouvoir la lire de nouveau.

Connaissez-vous ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
Je vous souhaite de belles lectures 🙂

14 réflexions au sujet de « Le courage qu’il faut aux rivières, Emmanuelle Favier »

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