Robert Laffont, Collection R, 2018
Roman, jeune adulte, famille, relations parents-enfants, disparition, enlèvement
Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte.
Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. »
Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé.
J’ai été intriguée par ce résumé mystérieux et dans lequel on pressent beaucoup de drame. J’ai trouvé au départ la couverture très belle mais en inadéquation avec ce résumé et ce qu’il laisse présager, ce contraste m’a attiré je crois. Dans ce roman c’est bien de drame dont il s’agit, celui d’une famille, deux parents, une fille ainée, Léa et un fils, Antoine. Un soir, pendant un concert, Léa disparaît et des mois de cauchemar commencent. Nous suivons les évènements du point de vue d’Antoine, qui ne tient le coup que grâce à ses séances quotidiennes de surf (d’où la couverture du coup !).
Ce qui frappe cette famille est horrible, les mois d’incertitude, la tension qui monte entre les parents, qui vivent cela et réagissent de façon différente ; tout cela sous les yeux d’Antoine. J’ai trouvé très intéressant que l’on voit les choses à travers Antoine, un adolescent de quinze ans qui se retrouve démuni, abasourdi et qui doit aussi encaisser les déchirements et la séparation de ces parents, en plus de ces problèmes d’ados (lycée, fille…) . Le sujet est donc bien abordé pour un public jeune adulte, c’est parlant, adapté sans pour autant être simpliste, l’auteur a une façon très juste je trouve de traiter le drame et les ressentis d’Antoine, il se met très bien à la place d’un ado pour le faire parler.
Après tous ces mois d’angoisse, un coup de téléphone vient semble t-il mettre fin à l’horreur. Antoine pense que l’on a enfin retrouver le corps de sa sœur, cela semble la seule chose possible, Léa a bien été retrouvée mais vivante. C’est le soulagement mais il est de courte durée car ce qu’elle a vécu l’a marquée à jamais.
Je pensais que la tension du récit retomberait avec le retour de Léa mais au contraire, elle redouble. Que lui est-il arrivé ? Qui lui a fait ça ? Comment est elle parvenue à s’échapper ? Beaucoup de questions et aucune réponse, le mot d’ordre de la psychologue : ne pas poser de questions, ne pas la brusquer, elle parlera quand elle sera prête. Que c’est frustrant ! On a envie de savoir de la questionner, autant que ses proches que l’on suit et qui ne peuvent rien demander, rien faire si ce n’est être présent et attendre.
Le récit est parfois interrompu par des passages qui sont des e-mails envoyé par Léa, on la découvre donc par ce biais, elle se dévoile ainsi et on la voit comme elle est, non comme son frère ou sa famille la voit. J’ai bien aimé ces passages, qui donnent des indices pour la comprendre et comprendre ce qui lui est arrivé et comment cela est arrivé.
Mon seul petit bémol est la résolution de l’affaire, que j’ai trouvée un peu trop simple et rapide mais cela ne m’a pas empêché d’aimer cette lecture, car c’est l’aspect psychologique qui m’a beaucoup plu. Je remercie chaleureusement les éditions Robert Laffont et Netgalley pour cette lecture.
Connaissez-vous ? Qu’en avez vous pensé ?
Je vous souhaite de belles lectures 🙂
Une réflexion au sujet de « La tête sous l’eau, Olivier Adam »