Belfond, 2018
Roman, famille, amitié, isolement, maladie, handicap, peinture,
Du monde, Christina Olson n’a rien vu. Paralysée depuis l’enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Sa seule ouverture sur l’extérieur : une pièce remplie de coquillages et de trésors rapportés des mers du Sud par ses ancêtres, farouches marins épris d’aventures, et dont les histoires nourrissent ses rêves d’ailleurs. L’arrivée de nouveaux voisins, la pétillante Betsy et son fiancé, le jeune peintre Andrew Wyeth, va bouleverser le quotidien de cette femme solitaire. Alors qu’une amitié naît entre elle et le couple, Christina s’interroge : pourra-t-elle jamais accéder à la demande d’Andrew de devenir son modèle ? Comment accepter de voir son corps brisé devenir l’objet d’étude d’un artiste, d’un homme ? L’art est le reflet de l’âme. Et sur la toile, Christina redoute de voir apparaître ses failles, et celle qu’elle aurait tant désiré être…
J’ai eu envie de lire ce roman car il fait partie de la collection Le cercle chez Belfond que j’aime énormément. Tout ceux que j’ai lu étaient des histoires de femmes, de famille, étaient très bien écrits et je les ai tous aimé, celui-ci n’échappe pas à la règle. C’est une vraiment une très bonne lecture pour laquelle je remercie chaleureusement les éditions Belfond et Netgalley.
Ce livre a pour point de départ un tableau, un tableau réel nommé Le monde de Christina, qui est bien de Andrew Wyeth, comme il en est question dans le résumé. Voici le tableau:
(L’image du tableau vient du site 1001tableaux)
Christina est une jeune femme atteinte d’un handicap moteur, elle a des difficultés à se déplacer, elle subit le regard des autres et les moqueries depuis son plus jeune âge. Ses parents ont tenté de faire quelque chose mais en vain. On découvre Christina adulte, vivant toujours dans la maison familiale avec son frère et on remonte le fil des souvenirs et voyage dans le passé grâce aux souvenirs de Christina. On découvre ainsi l’histoire de la famille ainsi que son enfance.
Christina est différente et on le lui fait bien ressentir, elle se réfugie dans les études, elle aime cela et est encouragée par son institutrice, mais ses parents ont besoin d’elle, elle devra donc être présente pour eux. La vie n’est pas simple, l’amour non plus et tout cela Christina va vite le découvrir, elle mène au vie solitaire, dans la ferme familiale avec le rythme des saisons qui montre que le temps passe. Ce sont elles qui rythment le livre, un rythme indolent qui va bien avec l’évocation des souvenirs que Christina nous raconte, on se laisse bercer par le récit et emporter dans l’histoire de cette femme.
Christina est un personnage que j’ai beaucoup aimé, elle m’a touchée. C’est une femme que l’on pourrait croire fragile du fait de son handicap mais pas du tout; le handicap, mais aussi la vie, toutes les difficultés et désillusions qu’elle a rencontré en ont fait une femme forte, indépendante et pleine de courage, combative. Elle a appris à affronter le regard des autres et leurs réflexions sans montrer à quel point cela pouvait l’atteindre.
Un jour, de nouveau voisins arrivent, il s’agit d’une jeune femme que Christina connait bien et de son fiancé, Andrew qui est peintre. Christina va devenir son modèle, il est fasciné par la ferme mais aussi cette femme, forte et fragile. C’est grâce à lui, a ses pinceaux que Christina se révèle.
C’est un très beau roman qui allie réalité et fiction avec brio, c’est une très belle découverte. On découvre une femme très intéressante, qui fait passer sa famille avant elle et qui malgré les difficultés reste forte et combative. L’auteure a une plume élégante et équilibrée, elle sait nous toucher sans nous apitoyer. J’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture, je suis ravie de ce nouveau titre dans la collection Le cercle, dont je vais continuer de suivre avec attention les publications.
Connaissez-vous? Qu’en avez-vous pensé? Etes vous tenté?
Je vous souhaite de belles lectures 🙂
Une réflexion au sujet de « Le monde de Christina, Christina Baker Kline »